Pour connaitre la diversité des lépidoptères dans une région donnée, on n'a d'autres choix que d'effectuer des inventaires. Pour ce faire, il est essentiel de capturer et conserver des spécimens car il est souvent impossible de déterminer l'espèce par une simple observation visuelle. Pour identifier avec certitude la majorité des espèces, une observation minutieuse et l'utilisation de photos de spécimens sont incontournables et difficile à faire directement sur le terrain. Parfois, l'utilissation d'un binoculaire est nécessaire pour l'identification d'un spécimens, surtout en ce qui concerne les microlépidoptères et les papillons de petite taille. De plus, certains groupes d'espèces semblables sont difficiles à identifier seul et il faut les comparer avec d'autre spécimens dont l'identification est certaine. La prochaine étape consiste en une dissection des pièces génitale pour comparaison avec celles d'espèces semblable. Une technique plus moderne, qui est toutefois très peu accessible, est l'analyse de l'ADN des spécimens, Un autre point important est que les spécimens conservés peuvent être consulté ou étudier ultérieurement et à volonté. Finallement, on peut conclure que de capturer, tuer et conserver les papillons est un mal pour un bien car cela facilite grandement l'étude des spécimens, ce qui est essentiel pour augmenter nos connaissances sur ces insectes. Toutefois, la capture abusive est à proscrire... il en est question ici. Mais comment capture-t-on les papillons ?
La capture des papillons diurnes (rhopalocères et hétérocères diurnes) s'effectue à la vue, à l'aide d'un filet pour insectes aériens.
La pluspars sont difficile à capturer car ce sont des insectes rapides et alertes.
À ce titre, les Nymphalidea font bonne figure avec leur vol rapide et puissant qui mettent au défil les meilleurs sprinter.
Les Lycaenidae quant à eux sont moins rapides mais ont un vol tellement irrégulier et imprévisible qu'il est difficile de les suivres du regard.
Certains ont de méthodes ou stratégies de fuite qui les rendent encore plus difficile à capturer.
Par exemple, certaines espèces se laisse tomber au sol dans la végétation enchevêtrée de laquelle il est impossible de les déloger.
Certains comme par exemple les Oeneis jutta ascerta (Satyridae), vivant dans les tourbières, utilisent les talles d'épinettes noires comme obstacles pour déjouer leur poursuivant.
En effet, lorsqu'on tente de les capturer, ils s'empressent de se diriger vers les épinettes noires isolées et les countournes en tenant compte de notre direction.
D'autres s'envolent très haut et deviennent rapidement hors d'atteinte.
La photo ci-contre montre un exemple de ce type de comportement et des exploits qu'il faut réaliser pour les capturer (ici, un Archiearis infas (Geometriidae)).
La matinée d'une journée ensoleillé est le meilleur moment pour capturer ou les observer les lépidoptères diurnes de près car ils sont moins actifs à cause de la température plus fraîche.
Les journée nuageuses ou partiellement nuageuses quant à elles sont idéales pour surprendre des papillons nocturnes volant de jour.
Certains papillons de nuit (entre-autre les Geometriidae et plusieurs microlépidoptères) peuvent être capturés le jour en battant la végétation pour les déranger et provoquer leur envol.
Il suffit alors de les suivre au vol pour les capturer plus loin, de la même manière qu'un papillon diurne.
La majorité des papillons nocturnes sont difficiles à capturer le jour car il sont trop bien cachés, se laissent tomber au sol lorsqu'on les dérangent ou simplement parce qu'ils sont les rois du camoufflage. La meilleur méthode pour les capturer consiste à les piéger la nuit avec une lumière (voir photo ci-contre). C'est la méthode la plus efficace et celle que je préfère. Les papillons de nuit sont pris au piège à cause de leur "système de navigation" qui fonctionne normalement avec la lumière de la lune ou la faible lumière venant du ciel nocturne. Voici pourquoi : les rayons de lumières provenant du ciel viennent de très loin et sont pratiquement parallèles tandis que ceux provenant d'une ampoule partent dans toutes les directions. Plus on se rapproche de la source lumineuse, plus l'angle entre les rayons est grand. Les papillons de nuits perdent donc leur point de repère et se rapproche graduellement de la lumière. Lorsqu'il sont près, ils n'arrivent plus à se dirriger, tournoient jusqu'à l'épuisement et se posent sur le drap ou tout près. Avec un piège lumineux bien concus, on peut attirer presque tous les papillons noctures dans un rayon assez grand, tout dépendant de la source lumineuse utilisée, des conditions climatiques et de l'emplacement. Il suffit de sélectionner les spécimens que l'on veut capturer car souvent, de nombreux représentants de chaques espèces viennent au piège. Une autre méthode consiste à étendre un mélange de cassonade, mélasse, vinaigre et bière sur le tronc d'un arbre et attendre que les papillons viennent s'en nourrir. Il s'agit de la chasse à la miellée. Cette méthode est moins efficace mais elle permet de capturer des espèces qui ne viennent que très peu aux pièges lumineux. La difficulté avec cette méthode est de trouver la bonne recette ! Il y a plusieurs possibilité d'ingrédients : melon d'eau fermenté, bananes très mures, etc. Les résultats sont imprévisibles et il ne semble pas y avoir de liens avec la météo. Il semblerait que le fait d'utiliser cette technique à répétition à un endroit donnée augmente les chances de succès.
Il est absoluement nécessaire de noter les données de capture de chaque spécimens conservé. Un papillon sans données de capture n'a que très peut de valeurs scientifiques. Les informations primordiales sont : la date et leur de la capture, la localité (idéalement avec les coordonnées géographique), le nom de la personne ayant effectué la capture et la description de l'habitat. On peut aussi ajouter les conditions météorologiques de même que des notes sur le comportement, la plante nourricière ou toutes autres informations pertinantes. Les données minimale doivent être inscrite sur un étiquette directement relié au spécimens correspondant. Il est nécessaire aussi d'attribuer un numéro unique pour chaque spécimens affin de lier les données de capturer complètes, conservées idéalement dans une base de donnée ou autre fichier numérique. Pour plus d'information sur le sujet, consultez ce document (lien à venir).
Depuis les 20 dernières années, j'ai effectué plusieurs inventaires diurnes et nocturnes surtout, dans différentes régions du Québec telsla Réserve faunique des Laurentides, en bordure du fleuve St-Laurent à St-Pierre-les-Becquets et la région de Manseau - St-Louis-de-Blandford - Villeroy. Toutefois, c'est dans cette dernière que la majorité des inventaires ont eu lieu. On y retrouve plusieurs tourbières, parsemmées ou entourées de dunes de sables et de marécages. Les peuplements forestiers y varient beaucoup : des forêts de conifères en passant par les érablières, les aulnaies, les pinèdes, mais c'est l'érablière rouge à sapin beaumier qui domine. Les terrains agricoles (cultivés ou en friche) y occupent un superficie relativement petite en comparaison avec les régions avoisinantes. Bien que j'ai effectué des inventaire dans plusieurs types d'habitats, la majorité se sont déroulé sur ou près de dunes de sables, souvent en bordure de tourbières. J'ai aussi inventorier plusieurs milieux humides en bordure de rivière, marais et marécages. Vous pouvez consulter les résultats de tous mes inventaires dans la section "Ma collection". Plus de détails et des photos à venir. Sur la carte suivante, vous pouvez situer les zones inventoriées (en préparation).
à suivre...
Modifié le : Samedi, 28 Décembre 2019 (15h53)