Déclin des papillons à Manseau et environs

Paradis perdus

Depuis mon enfance, j'ai exploré une multitude d'habitats à Manseau et à St-Louis-de-Blandford. Presque partout où j'allais, il y avait toujours des papillons en grand nombre. Des clairières ensoleillées couvertes de fleurs et d'arbuste de toutes sortes, en passant par les bordures des étang et marais, des forêts denses et sombres, des dunes de sable et des tourbières, les papillons étaient partout. Il y a 20 ans, j'observais et contemplait ces magnifiques insectes, de même que les oiseaux, les mammifères, les plantes, etc, sans me douter que cela ne durerait pas. En effet, d'une année à l'autre, je "perdais" un ou deux habitats ici et là. Qu'est-ce que j'entends par perdre ? Tout simplement que l'endroit avait été endommagée sérieusement ou complètement détruite; des marécages remblayés, des forêts coupées ou défrichées, etc. Chose certaine, les papillons y étaient devenus rares à un point tel qu'il ne m'était plus utile de fréquenter les lieux si ce n'est que pour me rendre compte à quel point il est facile de tout détruire. Au fils des ans, il me restait de moins en moins d'habitats à inventorier ou étudier. Pour presque tous ces habitats, il ne me reste que de merveilleux souvenirs de paradis des papillons, mais aussi des données importantes qui témoignent de la diversité qu'il y avait il y a peu de temps.

Tourbières et dunes

Avec le temps, j'ai développé un intérêt pour les forêts sur les dunes de sable en bordure des tourbières. Ce sont des milieux très diversifié et uniques. La région compris entre Manseau, Villeroy et St-louis-de-Blanford est riche en tourbières et dunes de sable. Le sous-sol de la région est relativement imperméable et les dépôt de sable éolien, laissés lors du retrait de la Mer de Champlain ont fait en sorte que des lac et marais se sont formés et au fils dans ans et ont donnés naissance à des tourbières. Comme mentionné dans la section Inventaire j'ai exploré ces milieux de font en comble. J'ai pus constaté à quel point ces habitats sont précieux et uniques, mais aussi à quel point ils sont fragiles. ................espèces reliques......... espèces locales....... etc...

Heureusement, jusqu'à tout récemment, ces habitats étaient restés relativement intactes, principalement à cause de la pauvreté du sol qui à tenu l'agriculture industrielle à l'écart. Ce n'était toutefois pas suffisant pour retenir les bucherons. Les propriétaires se sont mis à vendre leurs terres. Les nouveaux proprétaires ont commencé à arpenter, tracer des lignes et creuser des fossés partout. Les coupes à blanc ont commencés et de belles grandes forêts ont été sacagées. Les propriétaires de terre à bois étaient et sont toujours encouragés par le Groupement Forestier à couper les arbres, drainer le sol et établir une culture de conifère à la place de la forêt originelle.

Malgrés cela, le coeur des tourbières et certaines dunes de sable ont généralement été épargnées (quoique le drainage ait eu un impacte important). Après tout, "ce sont des terres sans valeur... il n'y a rien à faire avec ca !" Malheureusement, la situation a changé...

Les Cannebergières

Ce qui suit pourrait déplaire à certains alors si c'est votre cas, sachez que je ne veux en aucuns cas faire le procès des cannebergières, mais simplement dresser le portrait de la situation actuelle, concernant les lépdioptères. Je n'énumérerai pas les bienfaits de la canneberges tels que la valeur nutritive et la création d'emploi car je n'ai nul besoin de vous convaincre. De toute façon les nombreux articles et pamphlets s'en coccupent très bien. Je veux parler ici au nom de la faune et de la flore, en particulier au nom des lépidoptères.

La culture commerciale des canneberges, ou atocas, ( Vaccinium macrocarpon ) existe dans la région depuis plusieurs années. Ce n'est que récemment qu'un nouvel engouement pour ce petit fruit à provoqué une véritable ruée vers l'or (oui, l'or c'est l'argent que ca rapporte ! Un fait qui en dit long sur le sujet : le mot "or" se retrouve dans le nom de certaines compagnies tel que "Fruits d'Or inc" et "Les Canneberges d'Or"). En effet, on parle maintenant de pool spéculatif où de "riches" investisseurs voient un moyen de faire de l'argent. Ils sont venus dans la région et ont acheté des terres comme vous et moi irions à l'épicerie s'acheter un sac de pain. Ils ont jeté leur grappin sur les terres où il y avait des tourbières car la canneberge y pousse bien, semblait-il. Oui mais la loi sur la protection des milieux humides ? Avec un peu d'argent, il est facile d'obtenir un certificat d'autorisation puis de toutes facon, ce sont des terres sans valeur "OÙ RIEN NE VIE À PART 2-3 CANARDS" et ca va faire tourner l'économie. Il n'a fallut que quelques années pour que la majorité des tourbières de la région soient transformées en monoculture de canneberge. Il est important de noter que ces "interventions" sont irréversibles. En effet, une culture de canneberge nécessite d'importants travaux d'excavation dans le but de créer de grands champs en pallier entourés de digues étanches, de nombreux canaux, des lacs et un vaste système d'irrigation. Évidemment, chaque centimètre de terrain est exploité de sorte qu'il ne reste plus rien de l'habitat d'origine. L'eau, étant un élément primordiale, est stocké dans de grands lacs et ont s'assure de bien drainer les tourbières et forêts avoisinantes pour récupérer le plus d'eau possible. En 2009, au Québec, les cannebergières occupaient une superficie 2 526 hectares. Ceci exclue la superficie occupé par les chemins, les lacs, les fossés et canaux, les batiments, les zones d'entreposage, etc... Notez que la superficie soumit à la culture de la canneberge augmente à un taux de 10 à 15% par année.

Maintenant que la loi sur les milieux humides semble avoir un peu plus de crédibilité, il est de plus en plus difficile, voir impossible, "d'installer" une cannebergière dans les tourbières restantes. De plus, des études ont démontrées que les canneberges produisait bien sur les sols sablonneux. Les producteurs de canneberge et leur nombre sans cesse croissant ont alors jetté leur dévolu sur les forêts sablonneuses et les dunes de sable non loin de tourbières (car il faut toujours de l'eau). Ce sont donc ces milieux tout aussi précieux qui ont commencé à disparaitre à leur tour. L'intervention est tout aussi irréversible et implique les mêmes éléments que dans une tourbière. Si différence il y a, les travaux sont plus impressionnant car le terrain doit devenir complètement plat et parfaitement au niveau ; les tourbières le sont déjà.

La carte suivante montre à quel point l'industrie de la canneberge à pris de l'ampleur et à sonné le glas d'habitats parmis les plus précieux de la région, notamment les tourbières. Vous pouvez naviguer sur cette carte à votre guise ou vous pouvez utiliser les liens sous celle-ci pour visionner les éléments importants. Notez que les images fournies par Google Maps ne sont pas à jour et que plusieurs cannebergières ont une superficie plus grande et qu'il existe de nouvelles fermes non présentes sur la carte.

Carte cannebergières 1

Position initiale | Le début de la destruction d'une tourbière à Manseau | Apperçus des dommages faits par les cannebergières

Non, je ne suis pas contre la culture de la canneberge ! Au contraire ! J'adore ces petits fruits. Cependant, je crois que ca ne justifie pas la destruction de milieux exceptionels et de nombreuses espèces de papillons. Je crois qu'il est possible de le faire dans le respect de la nature. Pour savoir comment le faire, consultez la section Quoi faire pour aider les papillons ?

 

à suivre...

Modifié le : Samedi, 28 Décembre 2019 (15h53)